
Comme nous ne savons absolument pas où il se trouve en ville, nous retournons voir notre copine de l'office du tourisme. Elle nous entoure un bâtiment sur la carte tout près de la gare et pas du tout près du port. On se demande si elle a bien compris notre question? En sortant, par sécurité, on redemande à quelqu'un qui nous répond exactement la même chose. Étrange... un marché aux poissons en plein centre-ville??? Ma foi... pourquoi pas.
Lorsque nous arrivons au dit bâtiment, il y a bien des stands de vente de poissons, mais c'est tellement petit par rapport à ce que l'on s'était imaginé qu'on commence à se demander s'il n'y aurait pas en fait deux marchés aux poissons différents? Genre un en ville et un plus gros au port? Pour le moment, on décide de profiter de celui-là et de faire l'autre après.
Même s'il est plus petit que celui de Tsukiji, bien sur, l'ambiance est là. Enfin, "une" ambiance. Une ambiance différente. Ici, pas de bolides motorisés qui déboulent de tous les côtés. Mais des marchants qui s'affairent. Il y a des poissons et des crustacés de toutes sortes.
On descend les allées une par une. On repasse même devant plusieurs d'entre-elles. Il y a des choses qui ont l'air appétissantes et d'autres beaucoup moins...
Les marchands semblent ravis de voir 2 touristes! On est bien les seules d'ailleurs. On sent que l'hiver c'est la saison morte pour le tourisme étranger.

Floflo, n'est pas très chaude, voire pas du tout d'ailleurs, car pour nous, c'est le petit déjeuner... Je suis donc la seule à me lancer avec 2 tranches de sashimi (saumon et thon). C'est une tuerie tellement c'est bon! Ça fond littéralement dans la bouche! Hum...
Floflo résiste. Elle préfère attendre midi. Nous partons

Et là, surprise! C'est bien un marché, mais un marché de tout (poissons, viandes, légumes, souvenirs, etc...) et encore plus petit que le premier! Nous sommes blasées... On traverse les allées manière de dire "voilà, on l'a fait" et hop, on retourne dard dard au 1er.
Surtout que depuis, le temps de descendre au port et de revenir, nous approchons maintenant de midi! J'en connais une qui va passer à table avec du poisson cru, qu'elle le veuille ou non! ^^
Nous voici donc parties pour acheter notre petit bol de riz à un stand, puis nos sashimi de poisson cru à un autre. J'avais repéré une petite dame toute "cute" à notre premier passage, et c'est à elle que je veux acheter mon poisson.



Notre déjeuner de la mer avalé,

Au début nous marchons sur la route, mais celle-ci semble partir dans une direction complètement opposée à celle que nous voulons prendre, mince!

Nous serions en France, cela ne m'aurait pas posé de problème, je pense. Mais là, nous étions au Japon, pays où on respecte les règles et où on ne sort pas des clous... et en plus, nous étions dans un Parc National constitué à 90% de marécage! Et pour couronner le tout, nous avions un train à prendre à la fin et nous ne savions absolument pas combien de temps ça allait nous prendre de marcher jusqu'à l'autre gare.
A priori, le mini-train n'allait vraiment pas vite: 40-50km/h,

C'était prendre un gros risque. Mais je reconnais que suivre la route, c'était prendre un risque encore plus grand. Car au moins en suivant les rails nous étions sûres d'arriver à destination à un moment donné. On s'est donc lancées...

C'était amusant parce qu'au début


Nous nous sommes alors remises en route, mais la

"Tu as l'heure, Floflo?" "Oui, il est 14h et quelques..." "WHAT??!! Ça fait déjà 1h qu'on marche??? Mais on ne va jamais y arriver à ce rythme là!"
Je pensais sans cesse à ce train que nous devions prendre après. On n'avait pas le droit à l'erreur. Ça compromettrait tout le reste de notre voyage, sinon.

Bref, vous l'aurez compris, le moral chutait en flèche. Enfin moi surtout. Peut-être parce qu'étant l'ainée, je me sentais responsable de nous deux et responsable d'avoir accepter de faire quelque chose qu'on arriverait peut-être pas à faire au final. Du coup, je pestais contre moi-même. "On est folles d'avoir fait ça. S'il faut, ça va nous prendre 4h et on va louper le train!" En plus j'avais les pieds trempés et je commençais à avoir froid. "Pff... on est vraiment inconscientes. C'est pas comme si on était dans une région où il ne fait pas froid, non... on est juste à Hokkaido!!! Et à Hokkaido en plein hiver!!!" Inconscientes, nous étions parfaitement inconscientes!
Mais Floflo, devant, tenait bon. Elle essayait de me rassurer et de me motiver: "Allez Juju! On y est presque! Ça ne peut plus être bien loin de toute façon. Regarde comme c'est beau quand le soleil revient!"
Peut-être que ça la rassurait aussi de faire ça... mais en tous cas, heureusement qu'elle le faisait. Parce que ça me faisait culpabiliser de perdre le moral alors que, elle, le gardait. Et quand je culpabilise, ça me motive! Donc ça fonctionnait! :)

Ah là, là, j'y croyais plus... :'-(
Et finalement, d'avoir pesté sur plus de la moitié du trajet, ça m'a rendu l'arrivée encore plus appréciable lol!
Il était donc maintenant 15h30 environ et nous avions notre train à 19h00. Ce qui nous laissait encore 3h et quelques, pour se doucher, finir les sacs et reprendre le mini-train pour rejoindre la gare...
Nous retournons à l'auberge (où nous étions supposées avoir "checké out" le matin): personne. Nos sacs sont toujours dans la chambre. Les lits n'ont pas été, ni faits, ni défaits. Rien n'a bougé.
On a très envie d'aller se détendre au "Furo", vu la longue marche épuisante que nous venons de faire, mais le truc, c'est qu'on n'est pas supposé pouvoir l'utiliser, puisque nous avons "checké out". Mais comme il n'y a personne, nous craquons...
Aaaahhh que c'est booooooonn!!! :-)
Ni vu ni connu, nous retournons dans la chambre finir les sacs. Au bout de quelques minutes, on toque à la porte:
"You staying tonight?" "Ah no no no... Gomennasai... Sorry... we are waiting for our train" :o)
Ah là là, quelle rigolade! Le truc, c'est qu'il faut s'imaginer une petite dame toute douce, toute gentille, mais complètement empotée aussi. Enfin, empotée n'est pas le bon terme non plus, je ne saurais pas vraiment dire... mais bref, on savait qu'on avait abusé d'utiliser le furo, mais d'un autre côté, elle nous avait imposé beaucoup d'horaires pénibles tout le temps de notre séjour (3 nuits), et du coup, on ne culpabilisait pas beaucoup de cet abus... c'est mal je sais, mais bon, voilà quoi.
Bref, vers 18h, nous avons pris une dernière fois notre mini-train...


Et à 19h07, nous embarquions pour Tokyo...